Pourquoi voyager seul est une expérience sociale

Quand je dis à mes amis et à ma famille que je m'aventure seule vers une nouvelle destination, ils roulent souvent les yeux ou secouent la tête, pensant (et parfois à voix haute) que je suis un peu folle — pourquoi irais-je voyager seule vers des endroits si éloignés de chez moi, de ce que je connais ? 

De mon côté, je secoue la tête et roule les yeux car je sais que voyager seule est la meilleure façon d'entreprendre un voyage, et ce n'est pas du tout une expérience solitaire.

Il existe de nombreuses façons de partir à l'étranger, mais les trois que je vais souligner ici garantissent des expériences sociales. 

Il s'agit de faire du bénévolat à l'international, d'étudier à l'étranger et de voyager avec très peu mais un esprit ouvert (et espérons-le un guide de voyage).

Lisez certaines de mes expériences de voyage en solo et comment elles ont été en réalité incroyablement sociales, et comment les vôtres peuvent l'être aussi !

Découvrez : Les meilleures destinations à visiter en Europe en tant que voyageur solo et le Guide complet du voyage en solo.

Faire du bénévolat à l'international

Il y a quelques années, je me réjouissais de vivre une expérience de bénévolat en Amérique du Sud lorsque celle-ci a été soudainement annulée. À la place, j'ai pu trouver une organisation de bénévolat à l'étranger légitime, similaire à Worldpackers, et j'ai eu une expérience incroyablement marquante à Rajasthan, en Inde. 

Je suis partie seule sans même savoir comment j'allais me rendre de l'aéroport à mon site de bénévolat.

Il s'avère que cela n'aurait de toute façon pas eu d'importance. Avec un vol annulé de Delhi à Udaipur, le voyage a mal commencé. Heureusement, j'ai rencontré deux autres filles d'âge universitaire du même vol qui avaient une assurance voyage et j'ai pu me joindre à elles. 

Et voilà, ma première nuit en Inde a été une extravagance avec service en chambre, télévision et bavardages entre filles.Delhi, avec ses rickshaws colorés et son flot chaotique de personnes et de véhicules, peut être extrêmement intimidante pour une voyageuse solo, mais cela rend simplement les autres voyageurs internationaux plus susceptibles de vous parler !

Être partie prenante d'une expérience de bénévolat garantit que vous vous ferez quelques bons amis. On apprend beaucoup sur quelqu'un lorsque l'on est rassemblé dans une nouvelle expérience, comme enseigner à l'étranger. Dans ce cas, j'étais dans un collège pour enseignants en dehors de Udaipur, où d'autres bénévoles étaient également présents de manière tournante. 

Dès le départ, j'ai rencontré trois étudiants d'universités américaines qui passaient un semestre en Inde, enseignant au collège et assistant à l'hôpital communautaire. Au cours de la première semaine, nous savions pratiquement tout l'un sur l'autre et avons même pris soin du chien du quartier, Lindsay.

Quelques jours plus tard, je portais un Salwar Kameez, mangeant des pakora épicés dans la rue (épicés à l'américaine car épicés à l'indienne c'est poussé à l'extrême), je connaissais quelques mots en hindi (qui concernent surtout la nourriture) et j'avais établi des liens locaux, y compris avec mes deux bons amis indiens, Rahul et Kamal.

Les amitiés locales que j'ai nouées en Inde sont de grands exemples de la manière dont vous créez des expériences significatives lorsque vous vous aventurez seule dans le monde. 

Non seulement Rahul et Kamal nous ont appris à connaître leur culture, mais ils nous ont également sensibilisés aux problèmes auxquels les communautés que nous visitions étaient confrontées, ainsi qu'aux personnes qui s'attaquaient à ces défis. 

Rencontrer et écouter les personnes et les communautés locales est essentiel lorsque l'on fait du bénévolat à l'étranger.

En allant dans les villages autour d'Udaipur, nous étions souvent suivis par des foules de villageois — il est presque difficile de rester seul en voyageant dans le Rajasthan rural ! Nous n'étions pas un spectacle commun, et cette première expérience de bénévolat à l'étranger a été pour moi très révélatrice. 

À l'époque, je n'avais pas les compétences nécessaires pour être efficace dans beaucoup des communautés. Je me sentais plus comme une touriste, une étrangère, une Américaine privilégiée qui prenait plutôt que de donner.

Ce pays de plus de 1,3 milliard d'habitants manque d'infrastructures dans de nombreux domaines. Les enfants sont encore souvent nécessaires à la maison pour travailler et sont maintenus à l'écart de l'école. Des ordures jonchent les rues et les jardins. 

Il y a beaucoup à faire, notamment dans les écoles, mais les bénévoles voyageant en Inde devraient avoir au moins quelques compétences de base. Que ce soit en matière d'expérience avec les enfants, d'enseignement de l'anglais ou d'entretien général. 

Worldpackers offre une multitude de programmes de bénévolat et d'échanges de travail impactants en Inde.

Inutile de dire qu'il y avait beaucoup à assimiler, souvent fait autour de tasses de Chai. 

Honnêtement, le seul mot en hindi que je me souviens à part paneer (fromage) est bus, prononcé comme l'automobile, qui signifie quelque chose comme assez. Dit plusieurs fois rapidement, bus bus bus, cela peut empêcher vos hôtes de remplir votre assiette/tasse encore et encore...

Avec mes nouveaux amis, j'ai voyagé à Mount Abu, qui reste l'une de mes aventures les plus mémorables ! Située sur un plateau abrupt qui émerge des environs isolés, la ville de Mount Abu se rejoint en conduisant (souvent de manière imprudente) sur une éternité de routes vertigineuses, jusqu'à ce que vous atteigniez enfin une véritable oasis de jungle, avec un lac central et de magnifiques temples jaïns blancs.

À ce jour, les amis que j'ai rencontrés durant ce voyage s'appellent "BFF", ce qui est original mais aussi charmant. Les Indiens, selon mon expérience, adorent ce genre de choses, et chaque crête de montagne que nous approchions était pleine de fausses roses et de Jack sur le Titanic.

Ce premier voyage solo de bénévolat m'a beaucoup préparée pour mon voyage solo vers le pays en bas ...

Étudier à l'étranger

S'il y a un endroit où voyager seul, c'est sur le continent isolé de l'Australie. Dans mon cas, je me suis lancée avec l'intention d'y étudier pendant environ cinq mois, que j'ai finalement étendue à sept.

Vous voyez, une fois que vous mettez le pied en Australie, et que vous rencontrez les gens là-bas, vous ne voudrez jamais partir !

Lorsque je dis maintenant à un Australien que j'ai étudié à Darwin, il me demande toujours "pourquoi ?" Même Bill Bryson n'était pas fan, et il a aimé ce "pays brûlé par le soleil."

J'ai appris de nombreux Australiens que Darwin était un endroit où les gens pouvaient disparaître, un endroit plus proche de l'Indonésie et de la Papouasie-Nouvelle-Guinée que de toute autre ville en Australie, mais j'aimais les vastités de plages vides et la faune incroyable qu'il y avait.

Darwin (prononcé "Dah-win") m'a été recommandé par mon conseiller en études à l'étranger à l'université. En tant que majeure en anthropologie, Arnhem Land, qui se situe près de Darwin dans le Territoire du Nord, m'attirait, car c'est là que vit la majorité des Australiens aborigènes qui maintiennent leur structure et leurs traditions sociétales traditionnelles.

Une fois dans cet endroit tropical, séparé du reste du continent par de vastes étendues de désert et de brousse, j'ai rencontré un groupe de personnes incroyablement géniales. Beaucoup d'entre elles étaient d'autres étudiants internationaux, mais la plupart étaient des Australiens d'une incroyable hospitalité qui n'hésitaient jamais à offrir bière et amitié.

En voyageant le long de la côte Est 7 mois plus tard, au sud vers Sydney en bus Greyhound, il était intéressant de comparer l'Australie plus moderne à celle que j'avais appris à connaître si bien. 

Les tempêtes tropicales sauvages et les plages désertes, les habitués du café où je travaillais avec une bande de "marginaux" Australiens, même les oiseaux pépiants et pluvieux ; l'Australie du nord est très différente des régions centrales et méridionales, et vous rencontrez donc différents types de personnes. 

Voyager dans le pays seule m'a permis d'être plus ouverte à de nouvelles amitiés et possibilités. 

J'ai même rejoint l'équipe de rugby et rencontré des Australiens d'héritage samoan. Avec quatre amis internationaux et un Australien, je me suis aventurée dans l'Outback pour voir le sacré Uluru (Rocher d'Ayer), tout le monde dormant dans un "Wicked Van", ou van de camping, pendant cinq jours. Je les considère encore comme certains des meilleurs amis que j'ai jamais eus.

Voyager vers le sud en bus a été une expérience épique en soi, et les personnes que vous rencontrez en voyageant avec Greyhound et en dormant dans des auberges sont exactement ce à quoi vous vous attendez — aventurières, spontanées, et agréables à côtoyer. 

N'hésitez pas à rejoindre un voyage de groupe; ils sont conçus pour les individus voyageant seuls ou avec juste quelques personnes ! En Australie, j'ai visité l'île de Fraser et la Grande Barrière de Corail lors de voyages de groupe et j'ai noué d'incroyables connexions.

Mes amis de Darwin m'ont rejoint pour la seconde moitié de ce voyage et nous avons rencontré deux gars sur la Gold Coast qui nous ont montré les lieux. Nous avons rencontré un groupe sur l'île de Fraser avec qui nous avons passé un bon moment pendant quelques jours avant de nous séparer. 

À Sydney, j'ai opté pour un voyage solo à l'opéra de l'Opéra de Sydney pendant que mes amis traînaient avec d'autres voyageurs à l'auberge. 

Avoir la liberté de faire ce que vous voulez quand vous le souhaitez, sans la pression de plaire à un groupe, est absolument la meilleure raison de voyager seule, mais cela offre également une multitude de possibilités sociales.  

Le meilleur compagnon est un guide de voyage

Lors d'un voyage solo en Asie du Sud-Est, j'ai retrouvé quelques amis que j'avais rencontrés à Darwin quelques mois auparavant. Nous avons volé vers Bali, Indonésie sans rien d'autre qu'un guide de voyage (et un ancien de surcroît). 

Voyager avec rien d'autre qu'un guide de voyage n'est pas pour les cœurs sensibles, mais cela vous permet la flexibilité de faire et de participer aux aventures de ceux que vous rencontrez en chemin.

Avec nos fonds limités, nous avons partagé une chambre d'hôtel et exploré Kuta, que nous avons rapidement quittée car nous ne cherchions pas à faire la fête. Bali est un excellent endroit pour rencontrer d'autres voyageurs internationaux, notamment des Allemands, des Australiens, des Suédois et des Français. 

Les "auberges" à Bali sont des maisons d'accueil ou des hôtels que vous pouvez réserver le jour même ou à l'avance pour des prix extrêmement abordables. 

Il en va de même pour la Thaïlande — vous pouvez séjourner dans un complexe sur l'île de Phi Phi pour aussi peu que 5 USD ! Allez pendant le Festival de la Pleine Lune et vous êtes sûr de vous faire rapidement des amis — la Thaïlande est un paradis pour les globe-trotters, et beaucoup y retournent année après année.

En Malaisie, nous sommes tous partis de notre côté et j'ai décidé d'explorer un peu le quartier chinois dans la capitale impressionnante Kuala Lumpur. 

J'avais des difficultés à commander à manger lorsqu'un local m'a conseillé de commander les Pâtes Noires. Celles-ci se sont avérées noires à cause de l'encre de seiche utilisée durant la cuisson. Il s'est assis et a mangé avec moi (enfin, je faisais semblant de manger), et a un peu discuté de sa vie en Malaisie.

C'était une magnifique conversation que je n'oublierai jamais, qui s'est produite parce que j'étais ouverte à cela. J'aurais facilement pu le repousser et partir, mais j'étais dans un environnement sûr, et cela s'est retrouvé être l'un des moments forts de mon voyage.

La leçon à retenir ici est que vous serez plongé dans de nombreuses circonstances nouvelles et excitantes avec un mélange de personnes de différentes cultures et de nombreux types de personnalités. 

N'hésitez pas à faire de nouvelles connaissances, à échanger des numéros Whatsapp, et même à partager le coût d'une activité locale sympa ! 

Vous ne regretterez que les conversations que vous n'avez pas eues en voyage.

Rencontrer des personnes locales

Medinas labyrinthiques, maisons aux tuiles bleues, longs trajets en bus et lanternes géométriques et bibelots sur le marché ; les appels quotidiens du muezzin aux fidèles sont magiques et réconfortants, voici les aperçus du Maroc qui continuent de me revenir en mémoire. 

Étant mon premier voyage dans un pays musulman, je ne peux pas nier que j'étais un peu hésitante à voyager seule. De plus, je l'ai fait durant le Ramadan, un mois de jeûne pour commémorer la première révélation du Coran à Muhammad, lorsque les croyants ne mangent ni ne boivent pendant les heures de clarté. 

Cela posait quelques problèmes, l'un étant que les gens étaient un peu tendus, l'autre étant que de nombreux magasins n’étaient pas ouverts, ce qui signifiait que je participais également activement au jeûne. Vous avez aussi tendance à vous sentir coupable de boire un grand verre d'eau devant une personne extrêmement assoiffée.

Cela dit, je me suis retrouvée invitée à rompre le jeûne avec des familles que je croisais dans la Médina — quelque chose qui ne m'arriverait jamais à New York. Quel New-Yorkais inviterait un étranger chez lui pour partager le dîner en vous rencontrant à la gare Grand Central ? 

Les gens marocains étaient si accueillants, je me suis retrouvée assise sur un toit à Fès, dans ce qui me semblait être l'endroit le plus ancien et conservateur du Maroc, mangeant du chameau et parlant avec une famille qui partageait visiblement tout ce qu'elle avait. En regardant les étoiles et en discutant avec des personnes que je venais de rencontrer de leur vie, j'ai réalisé que c'était sans conteste la meilleure expérience que j'aurais pu avoir.

Bien sûr, tout n'était pas que minarets dorés et magnifiques cigognes blanches nichant sur leurs sommets. Les propriétaires de magasins à Marrakech sont assez agressifs, et plus souvent que je ne voudrais l'admettre, j'ai été trompée en achetant quelque chose juste pour échapper à leurs griffes. 

Cependant, j'ai rencontré des personnes merveilleuses qui se trouvaient travailler pour la même entreprise que moi et voyager de la même manière.

Avec mes nouveaux amis, nous avons pris le train, qui est incroyablement facile à naviguer, vers le nord jusqu'à Chefchaouen à travers les montagnes du Rif. 

Dans les murs de cette ville bleue marocaine, nous avons rencontré de nombreux voyageurs internationaux, nagé avec les enfants locaux dans la rivière voisine, discuté avec le chauffeur de taxi qui nous a amenés à un ravin voisin pour une randonnée, et visité un hammam, une maison de bain turque vieille de plusieurs siècles où votre peau est frottée avec du savon noir.

Plus au nord, à Tanger, je me suis séparée de mes compagnons. Dans le nord du Maroc, mes compétences en espagnol m'ont aidé à communiquer et à rencontrer de nouvelles personnes. 

Mon arabe est limité à la salutation standard "As-salamu alaykum", que la paix soit sur vous, "wa alaykumu as-salam", et sur vous la paix, et "yalla"  qui est le plus utile et signifie "allons-y !"

Connaître un peu de la langue locale vous permet de rendre votre expérience en solo un peu plus sociale.

Un voyage au Maroc n'est pas complet sans expérimenter le désert du Sahara, donc un long voyage avec des virages vertigineux à travers les montagnes de l'Atlas, et une balade à dos de chameau de deux heures plus tard, je courais sur une dune pour voir le coucher de soleil, qui était en grande partie obscurci par... vous l'avez deviné... du sable.

Dormir dans le désert du Sahara dans une seule tente rassemble vraiment les gens, et ceux d'entre nous du voyage sont devenus vite amis. Ils m'ont donné de bons conseils sur où aller ensuite, car ils voyageaient dans la direction opposée.

Il a également été incroyable de faire connaissance avec nos guides touaregs. Leur peuple, considéré comme des descendants des Berbères qui ont d'abord habité le Sahara, porte des vêtements de couleur bleue, a joué des tambours pour nous toute la nuit, et n'a pas mentionné à quel point la balade à dos de chameau de retour du camp serait douloureuse le lendemain. J'aurais volontiers mangé du tagine de chameau cet après-midi-là.

Terminer mon parcours à Essaouira, la ville côtière connue pour ses murs fortifiés et ses belles plages (visitées également par des chameaux), a été une merveilleuse décision, et je l'attribue à mes nouveaux amis. 

Suivez les recommandations des gens, et n'hésitez pas à demander des conseils en tant que voyageur solo ! 

Ne voyagez pas seul avec tout votre voyage planifié, sinon vous manquerez les meilleurs moments, et l'opportunité de voyager avec ceux que vous rencontrez en chemin.

Pensées finales

Où que vous alliez indépendamment dans ce monde qui est le nôtre, vous êtes sûr de rencontrer d'autres personnes comme vous, et d'autres qui ne le sont pas, en cours de route. 

Voyager élargit votre vision du monde et vous relie à votre communauté mondiale. Pourquoi aller n'importe où si vous n'êtes pas enthousiaste à l'idée de découvrir d'autres cultures et de rencontrer de nouvelles personnes excitantes ?  

Voyager seul n'ouvre pas seulement votre esprit à de nouvelles aventures et expériences, mais aussi à de nouvelles amitiés et connexions.

Alors, n'ayez pas peur de vous présenter à l'auberge où vous séjournez, de vous inscrire à un voyage de groupe seule, ou d'être ouverte à une conversation dans n'importe quelle ville ou village que vous explorez. 

Croyez-moi, ça en vaut la peine.